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L'amour de la Création

 

 

Les préceptes

 

La pauvreté

Si nous possédons des biens il nous faudra les défendre. Le goût de la possession est donc source de violence.
Après sa conversion François d'Assise s'habille d'une simple tunique grise qu'il ceint d'une corde.

 

La liberté d'esprit

Laïc par nature, François d'Assise exècre le luxe et le pouvoir hiérarchisé de l'Église. Il est avant tout un rebelle qui veut comprendre le monde en luttant contre ses déviances. Il fait figure de précurseur en permettant à des femmes de se rallier à sa cause et de fonder leur propre Ordre, les Clarisses.
Cet aspect non religieux aguisé par le refus de toutes les contraintes de son époque lui permet de faire un saut dans le futur. Dégagé de tout préjugé, sa pensée est en ébullition. Pourtant c'est dans les évangiles qu'il trouvera les bases de son éthique.

 

L'obligation de gaieté

"La gaieté est la forme la plus aimable du courage" disait l'écrivain Anatole France (16 avril 1844 à Paris - 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire).
Les lourdeurs de la discipline et de la pénitence doivent être contrebalancées par les légèretés de la musique et du chant. Ces résignés chevaliers de Dieu expriment régulièrement leur joie dans des chants.
François d'Assise aime chanter la poésie des troubadours provençaux. Ses connaissances de la langue d'oc contribuent largement à cette passion.
L'écrivain Louis Nucera (17 juillet 1928 à Nice - 9 août 2000 à Carros) disait : " Qui néglige la musique ignore l'approche du sublime", donc l'aspect divin du tréfonds de l'âme.

 

La pureté du corps

La pureté du corps ne se limite pas à la conception basique axée sur le sexe qui oppose la luxure à la chasteté. François d'Assise va beaucoup plus loin. Il prend en compte la pureté du coeur (des sentiments) et de l'esprit (le raisonnement).


La protection de la nature

Comme nous sommes tous issus de la Création nous devons la respecter. Respecter les hommes, les animaux, les plantes, les minéraux,... qui nous lient et nous sauvent. Dans un sens, à l'instar des Grecs et des Romains, François d'Assise voit un aspect divin en chaque chose sauf que pour lui cela est source de joie, de respect et d'amour.
Aujourd'hui il symbolise tout ce qui touche à la protection des animaux et de la nature.

 

 

Les anecdotes avec les animaux

 

Le sermon aux oiseaux

Un jour alors qu'il suivait la vallée de la Spolète avec ses compagnons et qu'il approchait de la commune de Bevagna (16 kms au sud d'Assise), François d'Assise vit rassemblé une multitude d'oiseaux (ramiers, corneilles, freux,...). Animé par son amour de la nature il s'approche d'eux. Le magnétisme entre lui et les oiseaux s'opère. Aucun ne s'envole de peur. Ils sont plutôt prêts à écouter ce qu'il va dire car c'est de Dieu dont il va leur parler. Mes frères les oiseaux, dit-il, vous avez sujet à louer et aimer votre créateur qui vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler et tout ce qu'il faut pour vivre.
Les oiseaux allongèrent leur cou, déployèrent leurs ailes, ouvrirent leur bec et le regardèrent avec la plus grande attention. François d'Assise était maintenant au milieu d'eux, il les bénit d'un signe de croix et leur permit de s'envoler. Ivre de joie d'avoir été reconnu il rejoignit bientôt ses compagnons. Dès ce jour il ne manqua pas d'exhorter tous les animaux, devenus dociles, à écouter ses prédications rendant grâce au Créateur.

 

Le loup de Gubbio

C'est vers 1223 qu'a lieu le fameux épisode de Gubbio, une ville que François d'Assise connaît bien pour y avoir des amis. Donc se rendant à Gubbio à dos d'âne, accompagné d'un frère, il se fait arrêter non loin de l'abbaye de San Verecondo par des paysans qui le reconnaissent. Il a fréquenté ce monastère après le procès avec son père en 1206. Ceux-ci l'informent de la présence de loups et notamment d'un plus gros que les autres qui ne se contente pas de dévorer les animaux mais aussi les humains. Les habitants de Gubbio n'osent plus s'aventurer hors des murs de la ville. Malgré les exhortations des paysans, François d'Assise poursuit sa route vers Gubbio. Quand il y parvient déjà les hurlements de loups se font entendre. Il décide d'affronter le plus gros que tout le monde craint. Une foule commence à se placer sur les remparts et les toits pour observer le dénouement. Le loup s'élance la gueule ouverte vers François d'Assise. Celui-ci d'un signe de croix l'arrête net. "Viens ici, frère loup, lui dit-il. Au nom du Christ je te défends désormais d'être méchant". Le loup, tête baissée, se couche à ses pieds. "Frère loup, continue-t-il, j'ai eu connaissance des épouvantables crimes que tu as commis. Je comprends l'aversion que les habitants de Gubbio ont pour toi mais je veux te reconcilier avec eux. Vous ne devez plus vous défier. Si tu consens à faire la paix, j'obtiendrai d'eux qu'ils te nourrissent jusqu'à la fin de ta vie car je sais que c'est la faim qui te pousse à tant de méfaits". Le loup acquiesce de la tête et met sa patte droite dans la main que lui tend François d'Assise. Puis ils partent ensemble vers Gubbio. Ils arrivent enfin sur la place de la ville où est rassemblée la population. François prend la parole et dans son sermon remarquable démontre que ce sont nos péchés qui attirent les fléaux de Dieu. Il engage ses auditeurs à faire pénitence et ajoute : "je me porte caution pour mon frère loup qui m'a juré de ne plus vous nuire si vous le nourrissez". Toute l'assemblée jure prendre soin du loup. Celui-ci, docile, montre des signes qui attestent qu'il va respecter ce traité de paix. La promesse sera tenue. La ville pourvoira à l'entretien du loup qui en échange se promènera paisiblement et librement dans toute la ville sans que personne n'ait à le craindre. Il vivra encore deux ans. À sa mort, les habitants le regretteront beaucoup avec en mémoire la belle histoire de François d'Assise.

 

Les tourterelles

Un jeune homme qui avait récupéré beaucoup de tourterelles pour aller les vendre croisa le chemin de François d'Assise. Celui-ci l'interpella et lui dit : donne-moi je te prie, avant que des gens cruels ne les tuent, ces animaux si innocents que les Saintes Écritures comparent aux âmes chastes, humbles et fidèles.
Le jeune homme impressionné se résigna à les lui donner. François d'Assise dit alors doucement : "mes soeurs les tourterelles, simples, innocentes et chastes, pourquoi vous laissez-vous prendre?". Il les rassura et leur promit de leur faire des nids pour qu'elles puissent se reproduire. Ainsi vécurent avec François d'Assise et ses frères compagnons beaucoup de tourterelles. Le jeune homme, touché par la grâce, devint membre de l'Ordre franciscain.

 

 

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